Vous qui vous êtes égarés. Vous qui avez pénétré dans ma grotte sacrée. Moi le vieux sage Torien, je vais vous conter l'histoire des Cavaliers de la rose Bleue.........
Madrona, terre où dames et seigneurs partagent jalousement la moindre parcelle où campement, village voire cité pourraient voir le jour.
Batailles et Victoires ne sont que les seuls mots que connaissent les grands souverains.
Souverains qui ne se soucient que de leur personne. Ni femme, ni enfant ne trouvent pitié à leurs yeux. Seuls la richesse et le respect comptent.
C'est ainsi qu'avait grandit le seigneur Ulrik. Homme au cœur de pierre, il avait été élevé dans une grand famille noble. Ceux ci ne manquaient de rien, nourriture, or, terres, tout leur appartenaient.
Tout ? Malheureusement non...
A leurs yeux, il leur en fallait toujours plus. C'est ainsi que le père du jeune garçon lui apprit le cours de la vie. Toujours avoir plus, peu importe le prix que cela coûtera.
Ulrik était un homme infâme et avide de pouvoir. Bien plus que son père défunt.
C'est ainsi que par un beau jour d'automne, il décida d'encore et toujours agrandir ses terres.
On parla alors d'un massacre. Une cité entière dévastée. On raconta même qu'aucun survivant ni échappa...
Mais le seigneur ne pouvait s'en arrêter là. Il continua alors son attaque meurtrière...
Voilà vingt ans que le seigneur pillait, incendiait ou saccageait les cités qui osaient se trouver sur son chemin. Rien ne pouvait l'arrêter.
Au petite matin, l'homme se réveilla en compagnie du soleil levant. Son campement se situé non loin d'une plaine. On l'appelait la colline aux espoirs.
En effet, en son sommet, se situé un dolmen où nombreux avaient les seigneurs qui, dépassés par les cris, les pleurs et les batailles de leur peuple, venaient en ce lieu afin de signer un traité de paix, d'un commun accord.
Ce lieu était connu de tous, bien plus du seigneur cupide qu'était Ulrik. Comment pouvait-il accepter tel monument sur ses terres ? Il en était impossible !
Ainsi à peine fut il prêt, qu'il donna ordres, aux soldats de pousser ces maudites pierres, aux cavaliers d'arnacher leurs chevaux, aux béliers de pousser encore plus fort ce fichu monument.
Mais rien n'y faisait. Les pierres étaient bien trop incrustées dans le sol pour qu'un vulgaire petit seigneur puisse les déterrer de là.
Mais foi d'Ulrik, ce ne seront certainement pas ces maudites pierres qui auront le dernier mot ! Il appela alors un messager qui devra recruter au plus vite des catapultes dans chaque campement, village ou cité qui puissent lui en fournir.
C'est ainsi que les jours passèrent. Une tranchée se formait peu à peu devant la tente du seigneur. En effet, celui-ci n'en pouvait guère plus d'attendre ces maudites machines. Qui étaient ces seigneurs pour le faire tant attendre ? Lui le grand souverain Ulrik !
C'est alors au bout du 10 jours que les catapultes arrivèrent enfin au campement.
- A l'assaut !
Cria t-il à ses hommes en pointant le dolmen du bout de son épée. Prit d'une grande folie, Ulrik fit galoper au plus vite son cheval afin d'arriver le premier au sommet de cette colline.
Qui d'autre que lui pouvait admirer cette « chose » tomber enfin sous le poids lourd des rochers catapultés ?
Mais ce fut un bien autre spectacle qui attendait là, le jeune homme.
Devant lui, tel des dieux qui venaient d'apparaître , douze cavaliers se tenaient là.
Nombreux étaient les bannières qui flânaient au vent, tenues par chacun des cavaliers.
Ulrik les dévisagea et reconnu les blasons de chacune des villes qu'il avait détruit auparavant.
L'un des seigneurs s'avança vers lui.
Il chevauchait un magnifique étalon noir, qui semblait être un géant face au « poney » d'Ulrik.
L'homme dévisagea alors ce sot qui osait s'approcher de lui.
C'était un elfe à la peau très sombre. Son visage était des plus froids, des yeux allongés couleur rouge sang, des cheveux aussi noirs que la nuit, attachés d'un long ruban.
Une armure en bleu nuit recouvrait la majeur partir de son corps, quand au reste, il était caché au derrière d'une longue cape noire.
L'étalon s'avançait encore et toujours vers Ulrik, jusqu'à se que l'elfe le stoppe sans dire mot.
Un long silence s'installa.... L'homme ne disait mot. Voilà que ce seigneur sans peur se trouvait devant un elfe qui semblait tout droit sortit des enfers.
C'est alors qui se souvint du blason que portait la bannière de l'elfe. Une rose entourée de flammes bleues.
La cité de Latanisa.... Son premier massacre. Là où il tua, femmes, enfants, soldats et... Le roi et la reine de ces terres...
Mais il ne devait y avoir survivant de ce massacre. Comment un elfe de cette maudite cité pouvait se trouver là devant lui ?
Ulrik continua à dévisager le seigneur. Jusqu'à ce qu'un geste brusque de celui ci, le fit subitement reculer.
L'épée de l'elfe venait de se placer juste devant sa gorge.
- Je me présente devant toi homme cupide. Je suis le seigneur Lancélias, elfe de sang pur et noble, mais surtout descendants du roi Elionaïs et de son épouse, tous deux morts sous l'attaque d'un homme qui ne prit pitié ni pour la femme qui criait d'épargner les enfants de la cité, ni pour un homme qui aurait offert tout se qu'il possédait pour que son peuple sans défense puisse ressortir vivant de TON attaque.
Latanisa a été massacré par ton armée. Désormais, moi, sir Lancélias, je jure de te pourchasser jusqu'aux enfers s'il le faut afin de venger tous ces innocents.
Ulrik ne savait que faire. Les gouttes de sueurs coulaient peu à peu sur son visage tremblant de peur.
Soudain une jeune femme sortit du rang et vint stopper son cheval auprès du seigneur elfe. Elle déposa sa main sur le gant du seigneur Lancélias tout en le dévisageant calmement.
Ulrik ne pouvait connaître l'identité de cette femme mystérieuse. Une grande partie de son visage avait été caché au préalable par une longue capuche bleutée.
On ne distinguait que des cheveux bleus nuits glissant sur ses épaules et la douceur même de ses mouvements dont ils ne pouvaient appartenir qu'à une femme elfe.
- Calme toi mon frère. Ta haine ne fera revivre nos aînés.
Puis d'un geste toujours d'une douceur infime, la jeune elfe se tourna vers Ulrik. C'est alors que le seigneur fut transpercé par un regard si doux et pourtant refermant tant de colère. L'elfe avait en effet les yeux teintés d'un blanc-gris. On aurait put croire qu'elle ne pouvait y voir.
Mais sous ce reflet blanchâtre on y distinguait tout de même deux pupilles qui suivait du regard l'homme.
- Seigneur Ulrik, nous les Dames et Seigneurs des terres que vous avez massacrés jadis venons en ces terres sacrées pour que cela cesse. Même l'homme qui demeure sans foi ni lois, se doit de respecter ce lieu sacré. C'est ainsi qu'en ce jour, nous venons à vous afin de stopper cette hécatombe qui ne cesse de grandir chaque jour. Déposez vos armes et repartez, ou combattez. Mais sachez que nous n'aurons aucune pitié ni pour vos hommes, ni pour vous....
La douceur si agréable de la jeune elfe s'était désormais transformé en un long effroi.
On entendit que les rafales de vent recouvrir les plaines où hommes et cavaliers attendaient les ordres de leur souverain.
Ulrik ne cessait de trembler. Douze, seulement douze cavaliers venaient de lui offrir une peur qu'il n'avait jamais rencontré en ces trente années de vie.
Puis, il se reprit un instant et dévisagea chaque seigneur. Certes leur carrure était des plus respectueuses, mais à part quelques paroles et des agissements, que pouvaient-ils faire contre son armée.
C'est ainsi qu'il leva la main et fit signe à son général ainsi qu'à quelques cavaliers lourdement armés qui l'entourèrent rapidement.
- Voilà qu'il se cache de nouveau derrière son armée.... Grommela le seigneur Lancélias.
Entouré de ses meilleurs soldats, l'homme reprit alors une carrure d'un homme fier et arrogant.
- Je ne sais qui vous êtes, ni à qui vous prétendez appartenir pour oser vous mettre en travers de mon chemin. Mais je sais qu'en ce jour...... Vous allez tous mourir !
Ulrik fit alors un geste à son armée qui se dirigea vers les douze cavaliers. Les hommes montaient tout en haut de la colline. Certains étaient même éreintés de cette montée. A bout du souffle, ils s’apprêtaient à combattre les seigneurs. Mais tous furent arrêter par l'élan d'un aigle suivit d'un petit faucon qui virevoltaient à vive allure devant les soldats. Tous tentaient avec leurs épées de se débarrasser de ces maudits volatiles. Quand soudain.... Tous restèrent figés telles des statues.
L'aigle qui avait attiré le regard de chaque soldat venait de planer au devant d'une immense armée de cavaliers qui se tenaient là devant eux.
En effet, les douze étaient désormais des milliers. Cachés derrière la colline, les serviteurs attendaient le signal de leurs souverains afin de ne former qu'une seule et même ligne gigantesque.
Ulrik ne savait quoi dire... Il restait là bouche bée devant cette immense armée.
Les cavaliers disaient vrai... Ils ne le laisseront repartir vivant....
Mais bien trop fier, Ulrik sonna l'assaut.
C'est ainsi que des milliers de soldats criant armes à la main s’abattirent sur les cavaliers.
Le combat était rude, des cavaliers chutaient de leur monture, certains se retrouvaient la tête tranchée par une épée encore plus ensanglantée, l'un tenait même les rennes de son cheval entre ses dents, tenant d'une main son épée, l'autre ayant été broyée par un coup de masse.
On ne put presque plus distinguer l'un de l'autre. Tous était recouvert de poussière et de sang.
Le temps s'engagea lui aussi dans cette bataille. Une pluie ardue s'abattait alors sur la colline, accompagnée de vifs éclairs qui éclairaient de leur lumière le ciel noir.
Là un cavalier tombait à terre, son cheval glissant dans la boue, ici un homme se fit briser les jambes, frappait par les sabots d'un étalon, là bas, un homme recherche désespérément son bras tranché quelques instants auparavant.
La colline n'était désormais qu'un immense cimeterre où les corps s'entassaient au fil du temps.
Parmi les combattants, on reconnu de nombreux seigneur des « douze ». Tous se battaient aux côtés de leurs hommes, pleurant à chaque tête tranchée la bêtise d'un homme.
Un homme.... Qui par ailleurs tentait peu à peu de fuir cette bataille déjà perdue. Ulrik rampait parmi les cadavres, recouvrant son armure de boue et de sang. La peur avait envahie son être, il fallait fuir car une chose était certaine désormais, il ne repartira pas de cette bataille vivant.
Essoufflé, il glissa dans la terre mouillée et roula quelques mètres plus loin, dévalant ainsi la pente.
Enfin, il arriva en bas de la colline. Il se permit un seul regard en arrière afin de s'assurer qu'aucun seigneur n'avait remarqué sa présence.
Rassuré de voir que chacun des « douze » était bien trop occupé à combattre, il se releva rapidement et grimpa sur un cheval qui broutait là près de lui.
- A moi la liberté ! Ces elfes sont bien trop bêtes pour m'avoir !
Soulageait de pouvoir enfin quitter cet enfer, le seigneur Ulrik se permis même un rire narquois tout en galopant vers la forêt.
Soudain, il cria de toute ses forces et chuta de son cheval qui continuait à galoper à vive allure.
Heurtant violemment le sol, il se brisa la jambe, mais son cri ne venait pas de cette douleur.
En effet, alors que sa chute était enfin terminée, le seigneur se tenait le dos.
Une flèche plantée dans le bas de son dos avait arrêté se course. Le seigneur comprit....
Il commença alors à ramper vers la forêt malgré la douleur.
Mais il fut rapidement rattrapé par les « douze ». Chacun encore sur sa monture, ils avaient entouré le seigneur qui avait cessé de fuir. Éreinté, Ulrik regardait chacun des seigneurs, implorant le pardon de son regard.
La jeune elfe s'approcha alors lentement de lui et posa son regard sur son corps recouvert du sang qui coulait de sa blessure. Aucun mot.... Seulement ses yeux qui dévisagés cet homme dont la vie était désormais terminée...
La dame ne prononça pas un seul mot. Elle recula sa monture et repartit dans les rangs.
Cependant on pouvait lire en elle la déception. Voilà que par la folie d'un homme, des milliers d'autres avaient péris en ce jour.
Lancélias s'approcha alors, tendit son arc.... Et tira sa dernière flèche entre les deux yeux du seigneur....
Ainsi était la fin du seigneur Ulrik....
La suite de notre histoire, aucune personne ne put la raconter avec certitude.
On dit que par une nuit de pleine lune, une lune bleue, les « douze » se réunirent au sommet de la colline aux espoirs, et d'un pacte de sang, ils jurèrent de défendre désormais la femme et l'enfant, de défendre l'innocent, de défendre leurs idéaux, de défendre la Paix et l'Harmonie.
C'est ainsi qu'on les surnomma...... Les Cavaliers de la Rose Bleue.
Cette histoire vous a plu ?
Venez retrouver les Cavaliers de la Rose Bleue : www.lldc.fr
Venez retrouver les Cavaliers de la Rose Bleue : www.lldc.fr